Instabilité de l'épaule
L’épaule est une articulation très mobile et peu emboitée. La glène est quasiment plate mais sa concavité est augmentée par la présence du bourrelet glénoïdien sur lequel se fixent les ligaments qui tiennent la tête de l’humérus.
La stabilité de l’articulation est assurée par un double système :
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Passif composé des surfaces articulaires, de la capsule, des ligaments et du bourrelet.
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Actif composé des muscles (deltoïde, coiffe des rotateurs …)
Le système passif ne peut pas à lui seul assurer la stabilité de l’épaule mais lorsqu’il est endommagé après une luxation, la stabilité de l’épaule peut être comprise. Les ligaments participent surtout à la stabilité de l’épaule dans les positions extrêmes de bras.
La luxation de l’épaule est antérieure dans 96% des cas. Le plus souvent elle est secondaire à un traumatisme (une chute sur la main).
La luxation de l’épaule peut également être postérieure.
Après le traumatisme une radiographie est pratiquée et un médecin réduit cette luxation et replace l’épaule. Cette réduction peut se faire avec ou sans anesthésie en fonction de la difficulté et des douleurs ressenties.
La radiographie sert à connaître le sens de la luxation et à diagnostiquer une fracture associée.
Avant et après la réduction, une lésion nerveuse doit être recherchée en évaluant la sensibilité du moignon de l’épaule (nerf axillaire) et la motricité du membre supérieur (plexus brachial).
La rééducation, la durée d’immobilisation et la position de l’immobilisation après une luxation, n’ont pas d’influence sur le risque de récidive. Elles servent à calmer la douleur et à récupérer une fonction optimale.
La rééducation, la durée d’immobilisation et la position de l’immobilisation après une luxation, n’ont pas d’influence sur le risque de récidive. Elles servent à calmer la douleur et à récupérer une fonction optimale.
Les facteurs prédictifs négatifs d’instabilité sont :
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Avoir moins de 20 ans lors de la première luxation.
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Avoir une épaule hyperlaxe.
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Avoir été victime d’un traumatisme violent.
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La présence de lésions osseuses importantes notamment au niveau de la glène ou une rupture ligamentaire importante.
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La pratique d’un sport à risque à un niveau de compétition
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Probablement présenter une appréhension persistante
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Le kinésithérapeute tient compte de ces éléments pour prévenir le patient et lui expliquer les risques de rester trop longtemps immobile. Le premier mois la rééducation vise à éviter l’installation d’une raideur post-traumatique et à récupérer les amplitudes articulaires. L’apprentissage des auto-mobilisations et des exercices actifs est indispensable.
Dès que possible le travail actif et de récupération des mobilités est débuté. Si le patient est jeune, une réathlétisation avec des exercices plus intensifs est nécessaire avant la reprise du sport, surtout s’il s’agit d’un sport à risque (judo, rugby, handball …)
Si le patient continue à ressentir une appréhension ou une sensation d’instabilité, si le patient a un sport ou un métier l’exposant à la luxation, un avis chirurgical est demandé et une imagerie peut être prescrite (IRM, Scanner). Plus le patient est jeune et plus il sera envisagé de stabiliser l’épaule chirurgicalement.
Deux types d’interventions peuvent être pratiquées. Le chirurgien décide de la technique la plus adaptée en fonction de plusieurs critères notamment l’âge, le sport pratiqué, le nombre de luxations, les lésions de l’articulation …
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La technique de Bankart consiste en une réparation des lésions au niveau des ligaments et du bourrelet glénoïdien. Cette technique est réalisée sous arthroscopie.
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La butée coracoïdienne ou de Latarjet consiste à prélever un morceau d’os (le processus coracoïde) et à le fixer au niveau de la glène ce qui permet de stabiliser l’articulation. Cette technique est généralement réalisée à ciel ouvert c’est à dire que le chirurgien pratique une incision de plusieurs centimètres pour réaliser ce geste.
La technique de la butée présente moins de risque de récidive que la technique de Bankart. Une immobilisation partielle du bras est nécessaire après ces deux chirurgies. Elle dure entre 3 et 6 semaines selon les protocoles et permet la rééducation immédiatement après l’intervention.
3 à 6 mois de rééducation sont alors nécessaires pour retrouver une épaule parfaitement stable et être capable de pratiquer n’importe quelle activité quotidienne ou sportive. L’épaule ne se luxera plus mais quelle que soit l’opération, une récupération musculaire est indispensable pour garantir la stabilité de l’épaule dans les situations à risque.